Les évolutions de la formation doctorale
La formation doctorale a profondément changé ces dernières années. Le doctorat est passé d’une situation où le doctorant et l’encadrant fonctionnaient sans intervention extérieure à une situation plus encadrée. Les différents acteurs – doctorant, encadrant, école doctoral, centre de recherche – ont aujourd’hui des responsabilités bien définies.
Cette évolution a été rendue nécessaire par l’augmentation du nombre de doctorants et par la transformation des objectifs de la formation doctorale. L’ancien cadre avait pour but de former les chercheurs par un apprentissage traditionnel auprès du « maître ». Aujourd’hui, la formation doctorale a comme objectif de former des docteurs, c’est-à-dire des professionnels de haut niveau capables de valoriser leurs compétences dans un large éventail de métiers. La conduite d’un projet de recherche par le doctorant, sous l’encadrement d’un chercheur expérimenté, reste au cœur de la formation doctorale. Cependant, d’autres structures – notamment les écoles doctorales – ont un rôle important à jouer pour accompagner la formation des docteurs.
L’assurance qualité de la formation doctorale
La mise en place récente d’un cadre de référence comprenant des processus pour la définition du projet de recherche, le recrutement du doctorant, le suivi de son activité ou encore l’accompagnement de son projet professionnel a répondu à ce changement. Ce cadre a entrainé la responsabilisation des acteurs et la mise en place de procédures transparentes pour chacune des étapes du doctorat. Ces procédures s’accompagnent inévitablement d’une évaluation. La création d’indicateurs pour suivre le développement professionnel des doctorants et l’avancement de leur projet de recherche a permis de lancer une dynamique d’amélioration de la formation doctorale assurant ainsi sa qualité.
La mise en place d’une démarche d’assurance qualité est ainsi en gestation dans le cadre du doctorat. Sa généralisation permettrait de concilier différents objectifs concordants :
- développer des relations de confiance entre les différentes parties prenantes de la formation doctorale (université, école doctorale, bailleur de fonds, responsable d’unité de recherche, encadrant, doctorant, etc.)
- assurer une formation plus homogène des docteurs, basé sur l’acquisition d’un socle commun de compétences transférables bien identifiées
- améliorer la lisibilité du doctorat et des compétences des docteurs, pré requis nécessaire à la diversification de leurs carrières et à la reconnaissance du potentiel des docteurs par un large panel d’employeurs
En France, la mise en place des écoles doctorales et la clarification de leurs missions dans l’arrêté du 7 août 2006 a permis d’engager la réflexion sur la démarche qualité pour la formation doctorale. De nombreux exemples peuvent être cités pour illustrer les efforts réalisés sur le terrain dans ce sens (collèges doctoraux, accès aux formations, accompagnement professionnel, procédures claires de recrutement, procédures de médiation, suivi des anciens, etc.). Cependant, l’expérience de ces dernières années a montré que cet effort de qualité, mis sous la responsabilité des écoles doctorales, doit être partagé et mis en pratique par chacun des acteurs.
Le rôle des JCFD
L’objectif des JCFD est d’aborder cette question de la démarche qualité de la formation doctorale sous un angle pratique. Les présentations, débats et travaux en groupe auront pour but de faire le bilan sur les procédures en place et leur efficacité, de faire émerger des actions concrètes pour développer des procédures manquantes ou pour généraliser des bonnes pratiques déjà existantes ou encore d’identifier des points précis sur lesquels le cadre de référence de la formation doctorale pourrait être renforcé.