Chaque atelier aura pour point de départ une proposition concrète d’évolution des pratiques ou du cadre règlementaire sur un point donné de la formation doctorale. Cette proposition a pour but de provoquer une première réaction des différents acteurs, afin de voir en quoi celle-ci est acceptable ou non, puis d’analyser les problèmes concrets que l’application de cette proposition pourrait poser.
Pour chacune de ces propositions, nous inviterons les participants de l’atelier à mettre en avant :
– une opinion générale sur la proposition ;
– les points forts et les points faibles de la proposition ;
– les difficultés éventuelles d’application de la proposition ;
– les aspects importants laissés de côté par la proposition ;
– la manière la plus efficace de mettre en place la proposition ou de la généraliser.
Atelier 1 – Compétences : acquisition et validation
À travers cet atelier, c’est la question de l’objectif de la formation doctorale qui est posée. Il s’agit de mettre en avant que le docteur est reconnu, suite à la validation de son travail, comme un chercheur autonome capable de valoriser ses compétences dans d’autres activités professionnelles. Il s’agira d’évoquer quelles compétences sont attendues de la part des docteurs et de discuter comment le suivi des doctorants permet de s’assurer que ces compétences sont acquises. La proposition de suppression de la qualification et le scenario, volontairement provocateur, de la modification de la soutenance auront pour but de lancer les débats. L‘objectif de l’atelier sera de définir, au travers des discussions, quelles peuvent être les solutions efficaces pour s’assurer que le projet doctoral se déroule correctement, c’est-à-dire que les objectifs sont atteints en terme de formation.
Cet atelier s’appuie sur les deux scénarios suivants.
Proposition: La suppression de la qualification
L’attribution du diplôme de doctorat reconnait que le chercheur doctorant a acquis toutes les compétences qui font de lui un chercheur qualifié et autonome. Le processus de qualification n’apporte aucun complément d’évaluation par rapport à ce qui est réalisé lors de la soutenance de thèse ou lors de l’évaluation des candidatures par les comités de recrutement.
Étant donné le coût que représente le processus de qualification pour l’ensemble de la communauté scientifique, il a donc été décidé de supprimer ce processus. Le doctorat deviendra ainsi le seul pré-requis pour se porter candidat sur un poste de maître de conférences.
Proposition: La réforme de la soutenance de thèse
La soutenance de thèse a pour but de valider que le futur docteur a acquis toutes les compétences attendues via la poursuite de son projet doctoral. Jusqu’à présent, la soutenance comprenait la rédaction d’un manuscrit, qui contient les résultats scientifiques obtenus, et la présentation orale de ces résultats, devant un jury d’experts scientifiques. Ce schéma était pertinent quand l’objectif central du doctorat était la production d’un travail scientifique.
Or, le doctorat a évolué. À présent, l’objectif de la formation doctorale est avant tout la formation d’un docteur, c’est-à-dire d’un professionnel ayant développé toutes les compétences et aptitudes qui font de lui un chercheur qualifié et autonome, mais aussi de compétences transversales qu’il peut valoriser dans des métiers autres que ceux de la recherche. Ainsi, même si la conduite d’un projet de recherche reste au cœur de la formation doctorale, la production scientifique résultant de ce projet ne constitue qu’une partie de ce qui doit être évalué. Pour suivre cette évolution, il a été décidé de revoir le processus de validation du doctorat. Il est toujours demandé au candidat de rédiger un manuscrit, présentant le travail scientifique réalisé et les résultats obtenus. Ce manuscrit est revu en détail par deux experts du domaine, les rapporteurs, qui peuvent valider ces résultats et attester de leur caractère innovant.
En revanche, la soutenance orale a été revue en profondeur. Le doctorant doit désormais mettre en avant ses résultats en précisant la manière avec laquelle il a conduit son projet de recherche. Il s’agit pour lui d’expliquer les choix scientifiques effectués ou les raisons qui l’ont poussé à se lancer dans une voie particulière. Il a aussi l’occasion d’exposer les travaux connexes qu’il a réalisés pendant son doctorat, comme la valorisation des résultats de sa
recherche ou encore ses activités d’enseignement, de conseil, ou de participation à la vie universitaire. Le jury a pour objectif de vérifier que le futur docteur a acquis les compétences qui font de lui un chercheur capable de gérer de façon autonome un projet de recherche. Il s’agit enfin pour le candidat d’exposer son projet professionnel.
La composition du jury de soutenance a ainsi été revue. Il comporte les rapporteurs ainsi que d’autres experts du domaine. Il doit aussi intégrer deux personnalités issues d’écoles doctorales différentes de celle de laquelle dépend le doctorant. Ces derniers n’étant pas experts du domaine de recherche, leur objectif est de juger des compétences transverses acquises par le futur docteur. Des professionnels des ressources humaines pourraient également intégrer ce nouveau jury, afin d’évaluer l’adéquation du futur candidat à son projet de poursuite de carrière.